J’aimerais lui raconter son absence.
Et tous les mots qui se taisent pour entendre ma pensée.
Et les jours longs d’un bleu été .
J’aimerais lui raconter que mon avenir est l’instant.
Que les jasmins sont tombés sur un jardin jauni.
J’aimerais lui raconter le bruit des heures qui passent, lui dire que le temps s’écoule inexorablement et avec lui la vie.
Lui écrire quelque chose sur un cahier vieilli, un poème sans prose avec la couleur grise d’aujourd’hui.
J’aimerais tellement lui lire une poésie de Celan, lui dire que je le perds entre l’illusion et le mirage.
J’aimerais marcher même à tâtons et trouver derrière le blanc la couleur de ses veines, réciter un chant plus fort qu’une hierophanie.
J’aimerais écouter ses mots à la limite du dire.
Être le monstre mythique qui avale les rêves et les transforme en oublies.
P Sabag